L’église Saint-Jacques
XIIIe-XIXe siècles
La construction de l'église Saint-Jacques débuta par sa nef unique de style gothique méridional durant la seconde moitié du XIIIe siècle, puis les chapelles latérales entre contreforts durant le XIVe siècle. Entre 1394 et 1401, ce fut le tour du chœur et de la chapelle qui le borde au sud, dédiée à Saint-Barthélémy puis à Notre-Dame-d'Espérance ; ces extensions furent respectivement financées par la confrérie des jardiniers et celle des tisserands. À l'occasion de la réfection de la couverture de deux chapelles latérales en 1999-2000, plusieurs centaines de poteries du XVe siècle furent découvertes entre les voûtes et la toiture ; elles permettaient de combler le vide pour une masse minimale ainsi que d'absorber l'humidité.
Initialement située hors des remparts, l'église Saint-Jacques y fut incluse dès l'extension effectuée par les rois de Majorque entre 1277 et 1325, plus tard renforcée sous Charles Quint par l'édification du bastion Saint-Jacques autour de la colline en 1535. Vers 1633, le portail d'origine en arc brisé fut remplacé par le porche et le portail précédemment situés à l'église Notre-Dame-de-la-Réal. Entre 1699 et 1742, une chapelle destinée à la confrérie de la Sanch, qui accompagnait les condamnés à mort dans leurs derniers instants, prolongea la nef vers l'ouest ; la durée des travaux s'explique notamment par l'effondrement de la coupole qui couronnait la chapelle en 1710. La charpente de la nef fut masquée par de fausses voûtes de brique en 1785, avant qu'un nouveau clocher, succédant à des édifices du XIIIe siècle puis du milieu du XVIe siècle, ne soit érigé par Auguste Caffe entre 1844 et 1851. Au milieu du XIXe siècle, le mur séparant l'église de la chapelle de la Sanch fut abattu ; deux autels se font donc aujourd'hui face de part et d'autre de la nef.
L'église renferme un grand nombre de retables parmi lesquels les plus remarquables sont ceux de Notre-Dame-d'Espérance et du Rosaire, remontant respectivement à la fin du XVe siècle et au XVIIe siècle. Le retable du maître autel fut lui réalisé par Louis Jourdan en 1768. Parmi les tableaux, on remarquera notamment un ensemble d'œuvres de Pierre-Jean Rieudemont, peintre du XVIIIe siècle. Les peintures murales, attribuées pour une partie à Jacques Pauthe, auteur de l'essentiel du décor peint de la cathédrale, et pour une autre aux frères Oromi, furent majoritairement réalisées au XIXe siècle. L'orgue fut construit par les frères Grinda en 1808 et 1816.
L’église est le point de départ de la procession de la Sanch tous les vendredis saints.