Au-delà des anciens remparts
Malgré les progrès de l’artillerie qui rendirent obsolètes les fortifications et les demandes répétées effectuées par la ville à partir de 1857 pour obtenir leur destruction, il fallut attendre 1904 pour que l’armée accepte de déclasser les remparts nord. Deux ans plus tard, leur destruction était achevée, le Castillet étant finalement sauvé après plusieurs polémiques. L'urbanisation du secteur, organisée selon un quadrillage haussmanien, comprit la réalisation d'une ceinture de boulevards.
Les édifices les plus prestigieux furent réalisés le long de l'actuel boulevard Wilson, qui bénéficia de la proximité de la promenade des Platanes, tandis que les immeubles du boulevard Clémenceau et de ses environs étaient conçus pour accueillir des commerces en rez-de-chaussée. Académiques ou plus novatrices, les constructions s'inspirèrent de nombreux styles architecturaux parmi lesquels l'art nouveau, l'art déco, le modernisme ou le régionalisme. On retrouve notamment dans le secteur des édifices d'habitation conçus par les architectes Claudius Trénet, Eugène Montès, Henri Sicart, Raoul Castan, Édouard Mas-Chancel, Louis Trénet, Alfred Joffre, Louis Tilhac ou Férid Muchir. On notera également le cinéma Castillet et sont skating attenant dessinés par Eugène Montès, ou l'ancien magasin des Dames de France, imaginé par Georges Debrie.
Les remparts sud furent à leur tour détruits entre 1929 et 1931. Un plan d'urbanisation très ambitieux fut mis au point par Adolphe Dervaux dès 1925, mais il ne fut que très partiellement suivi en pratique. Les édifices du secteur, parmi lesquels des œuvres de Férid Muchir, d'Alfred Joffre ou de Pierre Sans, sont généralement plus modestes qu'au nord, tout en s'inspirant régulièrement de l'art déco, du modernisme ou du régionalisme.
Entre 1962 et 1990, fut érigée au sud de Perpignan la ville nouvelle du Moulin-à-Vent. Les architectes Pierre Ferrand et Joseph Bénézet furent chargés d'assurés la cohérence de l'ensemble, constitué de tours et de barres d'immeubles blanches ornées de claustras en brique. Ces bâtiments furent répartis autour de trois ramblas et d'une butte centrale dominée par un château d'eau.
En 2015, les quartiers de la gare, des remparts nord, des remparts sud, de la place Cassanyes et du Moulin-à-Vent, ainsi que huit édifices isolés, ont reçu le label «Patrimoine du XXe siècle». Celui-ci n'est cependant qu'indicatif et n'offre aucune garantie quant à la protection de ce patrimoine.
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