La cathédrale Saint-Jean-Baptiste
XIVe-XIXe siècles
Destinée à remplacer l'église romane primitive aujourd'hui connue sous nom de Saint-Jean-le-Vieux, devenue trop petite, l'église Saint-Jean-Baptiste fut érigée à partir de 1324 à l'initative du roi Sanche de Majorque. Elle est majoritairement construite en brique et galets, avec par endroits du calcaire ou du grès rouge. La chute du royaume de Majorque en 1344, la peste noire, et plus généralement le manque de moyens entraînèrent la suspension des travaux jusqu'au début du XVe siècle.
Leur reprise, sous la direction du majorquin Guillem Sagrera, s'accompagna de l'abandon du plan initial à trois nefs pour une nef unique monumentale caractéristique du gothique méridional, avec des chapelles construites entre contreforts. La salle capitulaire située au sud-est de la cathédrale fut également érigée au XVe siècle. Consacrée en 1509, l'église ne reçut le titre de cathédrale qu'en 1602, suite au déplacement de l'évêché d'Elne à Perpignan. La façade fut dotée en 1630-1631 d'un porche ainsi que d'un parvis décoré de statues représentant la Patrie et la Fidélité, qui furent retirées dès le XVIIIe siècle. La tour de l'Horloge et son campanile en fer forgé furent érigés entre 1737 et 1743. Le parvis fut supprimé au début du XXe siècle. La statue de Saint Jean-Baptiste surmontant le porche fut réalisée par Guy-Charles Revol en 1952.
L'intérieur de la cathédrale est largement couvert de peintures murales réalisées par Jacques Pauthe entre 1864 et 1873 ; celles de la chapelle de l'Immaculée Conception, remontant aux années 1780, furent elles exécutées par Jacques Gamelin. Il abrite de nombreux retables, dont les plus anciens, dits de la Vierge de Magrana et de Saint-Pierre, remontent au XVIe siècle. Celui du maître-autrel, du début du XVIIe siècle, est l'œuvre du bourguignon Claude Perret. Le buffet d'orgue de la fin du XVe siècle, sous lequel est suspendue une tête de Maure, était décoré de panneaux peints en 1504, aujourd'hui déposés de l'autre côté de la nef, de part et d'autre de la porte de Bethléem. La cathédrale abrite également des fonts baptismaux en marbre blanc datant du XIe siècle, le tombeau de l'évêque Louis Habert de Montmort, sculpté au XVIIe ou au XVIIIe siècle, ainsi que des verrières néogothiques réalisées entre 1847 et 1867.
Le passage situé sous l'orgue permet d'accéder à la chapelle Notre-Dame-dels-Correchs, correspondant au transept sud de l'église Saint-Jean-le-Vieux. Le gisant du roi Sanche de Majorque, qui y est conservé, est une création moderne de Frederic Marès.
«La cathédrale de Perpignan»
années 1780