Les pentes de la Croix-Rousse
Le quartier des pentes de la Croix-Rousse se trouve entre le plateau du même nom et la place des Terreaux, située une centaine de mètres plus bas. Le secteur était déjà occupé à l’époque gallo-romaine, comme le montrent les ruines de l’amphithéâtre des Trois Gaules ou les différents vestiges aujourd'hui regroupés au musée Lugdunum. Parmi eux, deux fragments de la table claudienne, retranscription d’un discours prononcé par l’empereur Claude, natif de Lyon, en 48, durant lequel il se prononça en faveur de l’entrée de gallo-romains au Sénat de Rome. La table était à l’origine exposée dans le sanctuaire fédéral des Trois Gaules, qui accueillait tous les étés le rassemblement des nations gauloises, et dont il ne reste plus rien aujourd’hui.
Le secteur resta semble t-il inoccupé jusqu’au début du XVIe siècle, durant lequel Louis XII lança la construction de nouvelles fortifications à l’emplacement de l’actuel boulevard de la Croix-Rousse afin d'étendre la ville. Ce sont tout d’abord principalement des jardins et des couvents qui occupèrent les lieux jusqu’à la deuxième moitié du XVIIIe siècle, période à laquelle de nombreux tisseurs auparavant établis dans le quartier Saint-Georges du Vieux-Lyon, les canuts, commencèrent à s’installer sur place pour bénéficier d'ateliers avec une hauteur sous plafond plus importante, devenue nécessaire avec les nouveaux métiers à tisser. La construction de ces nouveaux bâtiments entraîna également celle des traboules, passages permettant d'effectuer des raccourcis en reliant deux rues à travers une ou plusieurs cours d'immeubles. L’invention du métier Jacquard, en 1801, entraîna un essor de ces activités, mais la situation précaire des ouvriers provoqua trois grandes insurrections en 1831, 1834 et 1848.
Deux funiculaires furent inaugurés en 1862 et 1891 pour faciliter l’accès à la colline. Le premier, celui de la rue Terme, fut fermé en 1967, tandis que le second, celui de Croix-Paquet a été transformé en chemin de fer à crémaillère entre 1972 et 1974, puis intégré à l’actuelle ligne de métro C. Le déclin des activités de tissage entraîna avec lui celui du quartier au milieu du XXe siècle.
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