La colline de Fourvière
La ville de Lyon fut fondée au Ier siècle avant Jésus-Christ sous le nom de Lugdunum par Lucius Munatius Plancus, lieutenant de Jules César. Elle se cantonnait alors uniquement à la colline de Fourvière. De cette époque, subsistent le théâtre, l'odéon, des thermes, des tombeaux, des vestiges d'aqueducs, une fontaine et une citerne dite grotte Bérelle actuellement située sous le lycée Saint-Just. La colline de Fourvière se décompose pour sa partie lyonnaise en trois quartiers principaux : Saint-Irénée, Saint-Just et, pour la partie la plus au nord et la plus élevée, Fourvière. Ce dernier quartier culmine à 287 mètres d'altitude, environ 120 mètres au desssus du Vieux-Lyon.
La colline commença dès l'antiquité tardive à accueillir de nombreux édifices chrétiens. À partir du IVe ou du Ve siècle, trois églises, dont quelques vestiges sont parvenus jusqu'à nous, se succédèrent dans le secteur de l'actuelle rue des Macchabées. La plus récente, érigée au XIIe ou au XIIIe siècle, fut détruite lors de guerres de Religion en 1562. Non loin de là, l'église Saint-Irénée, édifiée dans un premier temps au Ve siècle, dût être reconstruite au IXe, XVIe et XIXe siècles. Ce dernier édifice reste toujours visible de nos jours, ainsi que la crypte de l'église du IXe siècle, malheureusement dénaturée par de profonds remaniements.
La construction d'édifices religieux se poursuivit pendant les siècles suivants : l'actuelle église Saint-Just, entre les XVIe et XVIIIe siècles, le couvent des Visitandines, au XVIIe siècle, un prieuré devenu maison diocésaine par Jacques-Germain Soufflot au XVIIIe siècle ou encore le couvent de la Visitation et un séminaire aujourd'hui occupé par le lycée Saint-Just, au milieu du XIXe siècle. Les fortifications de la colline, profondément renforcées au XIXe siècle, sont toujours partiellement visibles, notamment le fort de Loyasse, au nord, non loin de l'ancien château de Pierre-Scize qui remontait probablement au Xe siècle et fut détruit à la Révolution, ou encore le fort Saint-Irénée, au sud, qui, après avoir été désaffecté, accueillit entre 1921 et 1939 une université chinoise, l'institut franco-chinois de Lyon.
Suite à cinq épidémies de peste survenues durant le deuxième quart du XVIIe siècle, un pèlerinage annuel en honneur à la Vierge Marie fut mis en place à Fourvière dans l'espoir de faire cesser la maladie. Cet afflux de visiteurs entraîna le développement du sanctuaire préexistant, fondé au XIIe siècle. Un clocher surmonté d'une statue de la Vierge par Joseph Fabisch fut ainsi érigé au XIXe siècle, suivi dans un second temps par une basilique de style néo-romano-byzantino-gothico-classico-baroque conçue par Pierre Bossan. La puissante silhouette de l'édifice lui a valu le surnom d'éléphant renversé. Un éléphant blanc en l'occurence, puisque telle est la couleur de cet édifice brillant principalement par l'éblouissante translucidité de ses vitraux, la rutilance de ses mosaïques et le clinquant de ses dorures.
À l'occasion de l'exposition universelle, internationale et coloniale de Lyon organisée en 1894, une tour métallique reprenant la forme du dernier étage de la Tour Eiffel fut érigée à proximité de la basilique. Ne se visitant plus, elle sert aujourd'hui d'antenne relais. À l'inverse de Pierre Bossan, l'architecte Bernard Zehrfuss s'est attaché dans les années 1970 à construire dans le talus bordant les théâtres romains un édifice discret, sobre, élégant et en totale adéquation avec sa destination pour abriter les nombreuses pièces archéologiques antiques découvertes à Lyon et dans sa région.
Lieux associés
Le couvent des Visitandines
XVIe-XXe siècles
La chapelle Sainte-Philomène des Lazaristes
XVIIIe-XIXe siècles
Les théâtres antiques de Fourvière
Ier siècle avant Jésus-Christ - IIe siècle
Les mausolées de Trion
Ier siècle