L'Hôtel-Dieu
XVIIe-XIXe siècles
Le premier Hôtel-Dieu de Lyon fut contruit par des moines à l'emplacement actuel dans le courant du XIIe siècle, en même temps que le premier pont de la Guillotière. Après avoir vu passer plusieurs congrégations religieuses pour assurer sa gestion, l'Hôtel-Dieu fut pris en charge par les échevins en 1334, puis devint la propriété de la ville en 1478. L'édifice fut alors reconstruit pour augmenter sa capacité d'accueil. François Rabelais y exerça entre 1532 et 1535.
C'est au début du XVIIe siècle que débuta la construction des bâtiments actuels, sous la direction d'Antoine Picquet et César Laure. Ces premières constructions, situées dans la partie nord du complexe, sont disposées en croix autour d'un petit dôme. La construction du cloître fut également entreprise dans la foulée, suivie de celle de la chapelle Notre-Dame-de-Pitié attenante, réalisée dans le style baroque. La construction de la façade monumentale des bords du Rhône et de son monumental dôme central débuta au XVIIIe siècle sous la direction de Jacques-Germain Soufflot, mais ne s'acheva qu'au XIXe siècle, en respectant néanmoins les plans initiaux.
Au XVIIIe siècle, l'Hôtel-Dieu fut victime de cinq incendies ainsi que des troubles liés à la Révolution, qui le conduisirent à la ruine. Agrandi au XIXe siècle, il perdit de son importance au début du XXe siècle au profit du nouvel hôpital de Grange-Blanche, construit à l'est du Rhône, avant de cesser ses activités hospitalières en 2010. Jusqu'à cette fermeture, l'édifice accueillait également le musée des hospices civils de Lyon, dont les collections renfermaient de nombreux décors et objets relatifs à l'histoire de l'hôpital et de la médecine. La réouverture de ce musée n'est malheureusement pas prévue à l'heure actuelle.
La chapelle Notre-Dame-de-Pitié
XVIIe-XIXe siècles
La chapelle de l'Hôtel-Dieu, dite aussi chapelle Notre-Dame-de-Pitié, fut construite au XVIIe siècle dans le style baroque, sur des plans de l'architecte Guillaume Ducellet. L'architecte Le Muet fut chargé de la construction de la façade suite au décès de Guillaume Ducellet. Celle-ci, décorée de chapiteaux ioniques et de frises végétales, est surmontée de deux clochers. Après les destructions de la Révolution, la décoration de l'édifice fut en grande partie reprise au XIXe siècle. Un nouveau tympan de Joseph-Hugues Fabisch représentant une Pietà fut notamment installé sur la façade, en remplacement d'une œuvre de Jacques Mimerel de même iconographie.
L'intérieur de l'édifice est décoré de colonnes surmontées de chapiteaux corinthiens. Dans les chapelles latérales, on retrouve quelques œuvres du XVIIe siècle, notamment une Vierge à l'Enfant sculptée par Jacques Mimerel et quelques peintures de Thomas Blanchet. Le chœur, quant-à-lui, est décoré de trois tableaux du XIXe siècle.