Les bords de Saône
La Saône entre dans la commune de Lyon au niveau de l'île Barbe, devant son nom au latin barbara, sauvage. L'île conserve les vestiges de l'abbaye du même nom, fondée au plus tard au Ve siècle, qui disposait de nombreuses possessions dans la région. Les principaux édifices subsistants sont l'église Notre-Dame, le portail de l'ancienne église Saint-Martin-et-Saint-Loup et la porte Sainte-Anne. Une passerelle datant de 1827 franchit la rivière au niveau de l'île. Plus en aval, au niveau du quartier de Vaise, la Saône passe sous le pont Schuman, inauguré en 2014, sous la passerelle Masaryk, similaire à celle de l'île Barbe et mise en service en 1831, puis sous deux ponts de la deuxième moitié du XXe siècle, les ponts Clémenceau et Kœnig, inaugurés respectivement en 1952 et 1971.
La rivière passe ensuite en contrebas du fort Saint Jean, datant de la première moitié du XIXe siècle, puis entre le grenier d'abondance et le clos des Deux-Amants, qui accueillent aujourd'hui tous deux des locaux du conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon. Le premier des deux édifices fut construit par Claude Bertaud de la Vaure dans la première moitié du XVIIIe siècle pour accueillir des réserves de blé, avant de devenir un arsenal puis une caserne. Le clos des Deux-Amants, qui doit son nom à un tombeau gallo-romain disparu en 1707, fut occupé de la fin du XVe siècle à la Révolution par le couvent des Cordeliers de l'Observance, qui cohabita à partir du début du XVIIe siècle avec le monastère des franciscaines de Sainte-Élisabeth. L'école nationale vétérinaire s'installa ensuite dans les lieux, avant d'être remplacée par le conservatoire dans les années 1980.
La Saône poursuit son parcours devant les Subsistances, pôle de création artistique créé à la fin des années 1990 sur un site occupé par le couvent des Visitandines à partir du milieu du XVIIe siècle puis par l'armée à partir du début du XIXe siècle. En face, se trouvait jusqu'à la Révolution le château de Pierre Scize, dont les origines remontaient au Xe siècle. La rivière continue ensuite son chemin sous deux passerelles, la passerelle de l'Homme de la Roche et la passerelle Saint-Vincent, datant respectivement de 1989 et 1832. Au niveau de la deuxième, on peut observer en rive gauche la fresque des Lyonnais, réalisée en 1994 et 1995, qui rend hommage à de nombreuses personnalités originaires de Lyon. Un peu plus loin, l'église Notre-Dame-Saint-Vincent, construite en style néoclassique durant les XVIIIe et XIXe siècles, précède le pont de la Feuillée, ouvert à la circulation en 1949.
Un peu plus loin, le pont Maréchal Juin, inauguré en 1973, est situé légèrement en aval de l'ancien pont du Change, premier pont de la ville à avoir été construit durant la deuxième moitié du XIe siècle qui, reconstruit dans les années 1840, fut définitivement démoli en 1974. Après avoir passé le palais de justice, érigé entre 1835 et 1847, et la passerelle homonyme datant de 1983, la Saône arrive devant la primatiale Saint-Jean, édifice dont la construction débuta en style roman au XIIe siècle avant de se poursuivre en style gothique. En face, se trouvait du XVe siècle jusqu'au XVIIIe siècle le couvent des Célestins. La Saône continue son chemin sous le pont Bonaparte, dont les origines remontent au début du XVIIe siècle mais l'édifice actuel des reconstructions postérieures à la seconde guerre mondiale, puis devant l'église Saint-Georges. Cette dernière, réalisée au milieu du XIXe siècle par Pierre Bossan, architecte de la basilique de Fourvière, est reliée à l'autre rive par la passerelle Paul Couturier, inaugurée en 1853, qui fut reconstruite à l'identique après la deuxième guerre mondiale. Le secteur fut occupé par un port à partir de l'Antiquité ; de nombreuses embarcations bien conservées construites entre l'époque gallo-romaine et le XVIIIe siècle ont été retrouvées dans le secteur.
Aux rares vestiges du pont d'Ainay, dynamité pendant la seconde guerre mondiale, puis à ceux de la basilique Saint-Laurent, datant du VIe siècle et situés en rive droite, succèdent le pont Kitchener-Marchand, un viaduc autoroutier et le viaduc ferroviaire de la Quarantaine, respectivement inaugurés en 1959, 1971 et 1856. Une fois passé le quartier de Perrache, la rive gauche est occupée par celui de la Confluence et ses édifices contemporains. Les ponts ferroviaires et routiers de la Mulatière, respectivement mis en service en 1916 et 1974, sont les derniers à franchir la Saône avant qu'elle ne se jette dans le Rhône sous le musée des Confluences, ouvert au public en 2014. Ce dernier abrite des collections variées notamment liées à l'histoire naturelle, à l'ethnographie ou encore aux sciences.
Lieux associés
Documents d'archives
Étienne Martellange
«Vue de Notre-Dame de l'île Barbe»
1608
Victor-Jean Nicolle
«L'île Barbe à Lyon sur la Saône»
première moitié du XIXe siècle
Jean-Jacques de Boissieu
«Porte de Vaise à Lyon»
XVIIIe siècle
Jean-Baptiste Lallemand
«Vue de l'entrée de Lyon en venant de Chalon-sur-Saône avec le pont d'Arlincours au bas du fort Saint-Jean et le château de Pierre-Scize»
années 1780
Étienne Martellange
«Vue du sépulcre des Deux Amants»
1619
Jean-Baptiste Lallemand
«Vue de Lyon avec Pierre-Scize dans le fond»
années 1780
Théodore de Jolimont
«Lyon, le pont de pierre»
XIXe siècle
«Vue du pont de la place de Bellecour à Lyon»
XVIIe siècle
Jean-Baptiste Lallemand
«Vue de la Saône à Lyon avec l'église de Saint-Jean, l'archevêché et Notre-Dame de Fourvière»
années 1780
«Vue prise à Lyon»
1830
Théodore de Jolimont
«Cathédrale de Lyon et coteau de Fourvière»
XIXe siècle
Étienne-Joseph Daudet
«L'église de Saint-Jean de Lyon, avec le pont de la Saône»
1719
Théodore de Jolimont
«Lyon, le pont d'Ainay sur la Saône»
XIXe siècle