L'Hôtel de Ville

XVIIe-XIXe siècles

Après avoir siégé dans différents édifices religieux, dont l'église Saint Nizier, puis occupé à partir du milieu du XVe siècle différents hôtels particuliers du nord de la Presqu'île, dont l'hôtel de la Couronne, actuel musée de l'Imprimerie, les consuls de Lyon lancèrent en 1646 la construction d'un nouvel Hôtel de Ville sur la place des Terreaux. L'architecte Simon Maupin fut chargé des plans de l'édifice, auxquels participèrent également Jacques Lemercier et Girard Desargues, sans que l'on sache exactement quel part du travail ils réalisèrent. Ennemond Maupin prit le relais de son père Simon en 1661, et ce jusqu'à la fin des travaux en 1672.

L'édifice se compose, côté place des Terreaux, d'un corps de logis surmonté d'un beffroi et encadré par deux pavillons d'angles. Ces bâtiments se prolongent en direction du Rhône par deux ailes encadrant deux cours séparées par une galerie en arc de cercle. La façade principale de la place des Terreaux fut en grande partie détruite par un incendie juste après son achèvement, et fut reconstruite par l'architecte Jules Hardouin-Mansart entre 1701 et 1703.

L'Hôtel de Ville fut par la suite endommagé durant la Révolution, pendant laquelle il devint une cour de justice, puis par un nouvel incendie en 1803. En 1829, une statue équestre d'Henri IV réalisée par Jean-François Legendre-Héral remplaça au fronton de la place des Terreaux les représentations de la Liberté et de l’Egalité réalisées par Louis Chinard à la fin du XVIIIe siècle, qui avaient elles-mêmes pris la suite d'une statue équestre de Louis XIV réalisée par Marc Chabry au XVIIe siècle. Une restauration complète des bâtiments fut par ailleurs assurée par l'architecte Tony Desjardins entre 1854 et 1869.

L’intérieur de l’édifice conserve d’importants décors, et notamment des salons de réception richement ornés. Le peintre Thomas Blanchet y réalisa notamment de nombreuses peintures dans le troisième quart du XVIIe siècle, dont une partie a malheureusement disparu dans les différents incendies qui affectèrent l'édifice. Il subsiste néanmoins de lui des représentations de l’incendie de Lyon sous Néron dans le grand escalier, ainsi que des plafonds peints représentant la Gloire du Roi Soleil, la Grandeur consulaire de Lyon ou encore la Justice poursuivant les vices du commerce. Le décor du grand salon d’honneur, donnant sur la place des Terreaux, date lui pour l’essentiel de la seconde moitié du XIXe siècle, tout en reprenant des éléments mis en place après la rénovation du début du XVIIIe siècle.