L'abbaye Saint-Alyre

XIIe-XXe siècles

Les origines de l’abbaye remontent à la fin du IVe siècle, avec l’inhumation en ces lieux de l’évêque Illidus, aussi connu sous le nom de Saint Alyre, et l’édification d’une église au-dessus de son tombeau. Les siècles suivants virent la construction à proximité immédiate de nombreux autres tombeaux et édifices religieux. La basilique Saint-Vénérand fut ainsi construite à la fin du IVe ou au début du Ve siècle pour accueillir le tombeau de cet évêque, suivie de la basilique Saint-Cassi, qui abritait à la fin du VIe siècle les tombes des martyrs Cassius et Victorinus, puis passa ultérieurement sous le vocable de Sainte-George. L’église Saint-Antolien, dont la coupole décorée de peintures était supportée par des colonnes de marbres, dut être reconstruite à la fin du VIe siècle après à un effondrement et devint probablement l’église Saint-Gal au plus tard au Xe siècle. On pourra également mentionner un baptistère, attesté au VIe siècle, qui fut semble-t-il transformé par la suite en l'église Saint-Jean-Baptiste.

La basilique Saint-Alyre, dont la construction reprenait des éléments d'édifices antérieurs (colonnes, chapiteaux, sarcophage...) fut remodelée et agrandie à plusieurs reprises, notamment à la fin du VIe siècle. L'arrivée des reliques du pape Clément, au IXe siècle, entraîna l'édification d'un sanctuaire dédié, puis le passage de la basilique sous le vocable de Saint-Clément puis celui conjoint de Saint-Clément-et-Saint-Alyre, sous lequel elle était connue au XVIe siècle. Le sanctuaire Notre-Dame-d'entre-Saints, qui semble avoir à l'origine été indépendant, fut raccordé au XIe siècle à la basilique. L'abbaye à proprement parler, qui conserva tout au long de son existence le nom de Saint-Alyre, ne semble s'être réellement constituée qu'au XIe siècle ; elle s'entourait au XIIe siècle d'un bourg autonome placé sous l'autorité de l'abbé.

La Révolution fut marquée par la vente des bâtiments comme biens nationaux en 1791, puis de nombreuses destructions dont celle de la basilique. Les Ursulines s'installèrent sur place en 1807-1808 après la transformation temporaire du site en pensionnat puis en caserne. Les bâtiments actuels, qui s'articulent autour d'une cour et datent majoritairement des XIXe et XXe siècles, ne conservent que peu de vestiges de la grandeur passée de l'abbaye. On notera néanmoins une tour ronde du XIIe siècle, qui appartenait à l'enceinte fortifiée abritant l'abbaye, une tourelle d'escalier polygonale du XVe ou XVIe siècle attenante à l'aile nord-ouest, qui comprend elle-même des salles voûtées décorées dans le style rocaille, ou encore l'aile ouest du XVIIIe siècle et son escalier monumental. Un oratoire néoroman dédié au Sacré-Cœur fut érigé au XIXe siècle au sud du complexe, tandis qu'un calvaire marque sa limite nord.