La fontaine dʼAmour fut vraisemblablement aménagée en lʼan 12 du calendrier républicain, cʼest à dire en 1803 ou 1804 de notre calendrier, comme l’indique la plaque qui la surmonte. Située dans le quartier Saint-Martin et alimentée par les eaux du Ganganell, elle était à lʼorigine composée de trois fontaines distinctes.
Afin de compléter lʼapprovisionnement de la population, la nappe superficielle se révélant insuffisante, on commença à partir des années 1830 à construire des puits artésiens. Plus profonds, ils utilisaient la pression afin de permettre lʼaccès à lʼeau contenue dans les nappes plus profondes, à environ 150 mètres en dessous du sol, de remonter à la surface. À la même époque, le baron Desprès, maire de Perpignan pendant une dizaine dʼannées, fit ériger à ses frais la fontaine qui porte son nom. Située à lʼorigine sur la place Royale, actuelle place de la République, elle fut ensuite déplacée dans le jardin Terrus, en bordure de la Basse puis sur la place Bardou-Job, où elle est toujours installée.
À partir des années 1870, le britannique Richard Wallace commença à faire implanter à Paris, durement touchée par la guerre contre la Prusse, les points dʼeau publics qui portent aujourd'hui son nom. Construits en série selon quatre modèles, ils furent par la suite implantées dans dʼautres villes de France et du monde. Lʼun dʼentre eux, du grand modèle, est visible place Bodin de Boismortier, en bordure de la rue des Trois Journées. La fontaine est décorée de quatre cariatides représentant la bonté, la simplicité, la charité et la sobriété. La construction du réseau dʼeau de la ville ne débuta, elle, qu'en 1885.