Coléoptères
L'ordre des coléoptères tient son nom des mots grecs koléos (fourreau) et ptéron (aile), en référence aux ailes dures, appelées élytres, qui recouvrent les ailes postérieures au repos. Ce sont des insectes à métamorphose complète, comme les lépidoptères ou les diptères, c'est à dire que leur cycle de vie est composé de quatre états qui sont l'œuf, la larve, la nymphe et l'imago (ou adulte).
Quelques espèces
Agapanthie de l'asphodèle
Agapanthia asphodeli
L'agapanthie de l’asphodèle est un longicorne mesurant de un à deux centimètres de long. Le pronotum recouvrant le thorax est rayé dans le sens de la longueur de trois bandes brunes et deux bandes jaunes, tandis que les élytres sont bruns et recouverts de poils jaunes. Les antennes sont alternativement colorées de noir et de rose pâle.
Cet insecte se nourrit exclusivement d'asphodèles et l'adulte peut hiverner. L'espèce est présente en France dans l’ouest et autour de la Méditerranée ; on la retrouve également dans la péninsule ibérique et sur tout le pourtour méditerranéen.
Bupreste hongrois
Anthaxia hungarica
De forme allongée comme les autres buprestes, ce coléoptère vert brillant, avec des bandes rouges sur les côtés en ce qui concerne la femelle, mesure autour d'un centimètre de long.
Les larves vivent dans le bois de chêne tandis que l'adulte butine les fleurs. Cette espèce du sud de l'Europe se retrouve principalement en France dans les régions méditerranéennes.
Berbéroméloé majalis
Berberomeloe majalis
Le berbéroméloé majalis est l'un des plus gros coléoptères européens, avec une taille pouvant dépasser les sept centimètres de long ; son abdomen noir rayé de rouge paraît disproportionné par rapport à ses courts élytres. Son nom vient du fait que l'adulte est principalement visible au mois de mai.
La larve du berbéroméloé, le triongulin, est un parasite des hyménoptères, dont il consomme les œufs et les larves. En cas de danger, l'adulte, qui est phytophage, exsude un liquide contenant un poison, la cantharidine. L'espèce est uniquement attestée en France dans les Pyrénées-Orientales, mais elle est également présente dans la péninsule ibérique et en Afrique du nord.
Carabe violet
Carabus violaceus
Le carabe violet est un coléoptère allongé à l'abdomen ovale dont la taille peut dépasser les trois centimètres de long. Aux teintes plus austères que son cousin le carabe doré, également appelé jardinière, il est de couleur noire avec des reflets violets, bleus ou plus rarement verts sur les bordures de l'abdomen et du thorax. L'abdomen est granuleux ou strié, selon la sous-espèce.
Cet insecte doué pour la course mais inapte au vol vit dans les forêts ou, plus rarement, dans les milieux ouverts d'altitude. Il se nourrit principalement de larves, de mollusques et de vers. La larve du carabe violet, qui a le même régime alimentaire que l'adulte, dissout préalablement ses proies en y injectant des enzymes. Cette espèce européenne est présente partout en France métropolitaine, sauf en Corse.
Chrysomèle du romarin
Chrysolina americana
La chrysomèle du romarin est également appelée chrysomèle américaine. Si le premier nom se justifie par le goût de ce petit coléoptère brillant rayé de vert et de violet pour la lavande ou le romarin, le deuxième est lui totalement fantaisiste puisque cet insecte n'est pas présent outre-Atlantique.
L'espèce est présente en Europe de l'Ouest et sur l'essentiel du pourtour méditerranéen.
Cétoine dorée
Cetonia aurata
La cétoine dorée est un coléoptère le plus souvent vert avec de légères tâches de blanc, même s'il peut parfois prendre des nuances d'autres couleurs. Sa taille peut aller jusqu'à deux centimètres. Comme chez les autres scarabées, les antennes se terminent en massues.
La larve ressemble à un gros ver et se nourrit de végétaux décomposés. L'adulte apparaît à la fin de l'été et hiverne ; il consomme le pollen des fleurs, notamment celui des roses, des ombellifères ou des cistes. Ses élytres restent soudés en vol. L'espèce est présente partout en France métropolitaine, et plus généralement largement répartie en Europe et en Asie.
Cicindèle champêtre
Cicindela campestris
Les cicindèles sont de petits coléoptères généralement verts ou noirs à points blancs, de la famille des carabidae. Elles sont dotées de fortes mandibules. L'espèce la plus fréquente en France, la cicindèle champêtre, est majoritairement verte avec quelques reflets rosés, principalement sur les pattes, mais beaucoup moins présents que chez la cicindèle marocaine.
La larve vit dans des galeries souterraines, d'où elle guette les proies passant à proximité. L'adulte, qui hiverne, privilégie les milieux ouverts, où il chasse d'autres insectes grâce à sa pointe de vitesse particulièrement élevée. Il est également habile au vol. L'espèce est présente dans toute l'Europe et dans une partie de l'Asie.
Clairon à épaulettes
Trichodes leucopsideus
Le clairon à épaulettes est un coléoptère de forme allongée coloré de rouge, avec des bandes bleu-noir. Il se distingue des autres clairons par les deux taches bleu-noir présentes aux deux angles de l'avant de son abdomen.
La larve parasite les nids d'hyménoptères, tandis que l'adulte se nourrit de pollen et d'autres insectes. L'espèce peuple les milieux ouverts de la péninsule ibérique et de l'ouest du bassin méditerranéen ; en France, elle se limite aux départements du sud-est.
Clyte du nerprun
Clytus rhamni
Ce petit longicorne possède un corps noir, avec les élytres décorés de bandes jaunes, comme pour la majorité des clytes. Les antennes sont rousses, de même que les pattes dans leur partie inférieure.
Les larves consomment du bois mort, tandis que les adultes butinent les fleurs. L'espèce se retrouve dans le sud de l'Europe et jusqu’en Asie.
Coccinelle à sept points
Coccinella septempunctata
La coccinelle à sept points est l'espèce de coccinelle la plus présente en France, même si elle subit de plus en plus la concurrence de la coccinelle asiatique, introduite pour lutter contre les pucerons et devenue aujourd'hui une espèce invasive. Elle doit son nom à ses élytres rouges ornés de sept points noirs. Les larves, de forme allongée, sont grises avec des taches noires et orange.
Durant toute leur vie, les coccinelles consomment de petits arthropodes et en particulier des pucerons, auxquels s'ajoute du pollen à l'âge adulte. En cas de danger, les individus peuvent exsuder un liquide toxique et simuler la mort. L'espèce est répandue dans toute la France, et plus largement dans le monde entier, que ce soit de façon naturelle ou suite à des introductions pour lutter contre des invertébrés nuisibles.
Crache-sang
Timarcha tenebricosa
Le crache-sang est une grosse chrysomèle noire à l'abdomen bombé, incapable de voler et se déplaçant lentement. En cas de danger, il exsude un liquide rouge pour dégoûter ses prédateurs, ce qui lui a donné son nom.
L'espèce, qui se nourrit uniquement de certaines variétés de gaillets, est présente dans toute la France métropolitaine, sauf en Corse. Le découpage du genre Timarcha en espèces et sous-espèces reste néanmoins très discuté, en particulier dans la chaîne pyrénéenne, au vu de l'existence de populations isolées présentant des caractéristiques spécifiques et de l'absence de critères de détermination précisément définis.
Drap mortuaire
Oxythyrea funesta
Cette petite cétoine noire à points blancs doit son nom peu engageant à sa couleur sombre. Comme chez les autres scarabées, les antennes se terminent en massues.
La larve consomme des végétaux en décomposition, tandis l'adulte se nourrit de fleurs. Cette espèce d'Europe, d'Afrique du Nord et d'Asie de l'Ouest est présente presque partout en France, à l'exception semble-t-il de la pointe de la Bretagne et de l'extrême nord du pays.
Ergate forgeron
Ergates faber
L'ergate forgeron est un grand longicorne marron ou noir pouvant atteindre six centimètres de long, même si les variations de taille peuvent être très importantes chez cette espèce. Les antennes du mâle sont plus longues que celles de la femelle.
La larve se développe pendant plusieurs années dans le bois de connifère, de préférence mort, qu'elle consomme et dégrade. L'adulte, principalement nocturne, ne vit que quelques semaines. L'espèce est beaucoup plus fréquente dans le sud de la France que dans le nord ; elle est également présente dans une grande partie de l'Europe et en Afrique du Nord.
Géotrupe des bois
Anoplotrupes stercorosus
Ce bousier mesurant entre un et deux centimètres de long est noir avec des reflets bleus. La surface des élytres est irrégulière et striée, tandis que le dessus du thorax est ponctué. Les antennes se terminent en massues comme chez les autres scarabées.
Cette espèce essentiellement forestière se nourrit d'excréments et parfois d'animaux morts ou de champignons. Les adultes laissent ainsi de petites boules d'excréments à proximité de leurs pontes, afin de fournir de la nourriture aux larves. L'espèce est apte au vol et sert régulièrement de moyen de locomotion à des acariens. Largement répandue en Europe, ainsi que dans une partie de l'Asie, elle est présente dans l'essentiel de la France métropolitaine, sauf en Corse.
Grand capricorne
Cerambyx cerdo
Ce grand longicorne pouvant atteindre les six centimètres de long hors antennes est de couleur brun sombre avec l'arrière des élytres tirant sur le rouge. Les antennes du mâle sont bien plus longues que celles de la femelle.
Les larves vivent pendant plusieurs années dans les chênes, dont elles se nourrissent. Quant aux adultes, consommateurs de sève et de fruits, ils sont formés dès l'hiver, mais n'apparaissent à l'air libre qu'au début de l'été et pour seulement quelques semaines. L'espèce, principalement nocturne, est présente un peu partout en France, comme dans une grande partie de l'Europe, bien qu'elle soit plus rare dans la moitié nord du pays.
Hanneton des jardins
Phyllopertha horticola
Ce petit hanneton velu possède une tête et un thorax verts, tandis que ses élytres sont bruns.
Les larves se nourrissent de racines, tandis que les adultes privilégient les feuilles d'arbres et d'arbustes. L'espèce est visible partout en France métropolitaine, sauf en Corse, mais aussi dans une grande partie de l'Europe et en Asie de l'Ouest.
Lepture porte-cœur
Stictoleptura cordigera
Le lepture porte-cœur, également appelé lepture cordigère, est un petit longicorne devant son nom au fait que son abdomen rouge est orné d'une tache noire en forme de cœur. La tête et le thorax sont également noirs.
Les larves consomment du bois mort et les adultes du pollen. L'espèce est présente sur tout le pourtour méditerranéen, et notamment dans les deux tiers sud de la France.
Lucane cerf-volant
Lucanus cervus
Le lucane cerf-volant est un grand coléoptère brun-noir pouvant mesurer jusqu'à près de neuf centimètres de long pour le mâle, cinq pour la femelle. Le mâle possède de très impressionnantes mandibules qui lui ont valu son nom, par analogie avec les bois de cervidés, tandis que celles de la femelle sont beaucoup plus petites. Selon la même association d'idées, la femelle lucane est parfois connue sous le nom de grande biche.
La larve consomme pendant plusieurs années du bois mort, notamment de chêne, avant de se transformer en imago. Visible entre juin et août, celui-ci se nourrit de sève et a une activité principalement nocturne. Les pinces du mâle lui servent à maintenir la femelle pendant l'accouplement et à repousser les concurrents potentiels. La ponte a lieu dans une souche. L'espèce est visible dans une grande partie de l’Europe et notamment dans toute la France métropolitaine.
Méloé violet
Meloe violaceus
Le méloé violet est un petit méloé noir à reflets violets d'un à trois centimètres de long. Comme les autres méloés, il possède un abdomen surdimensionné par rapport à son corps et en particulier à ses élytres.
La larve, dite triongulin, est un parasite des hyménoptères, dont elle consomme les œufs et les larves. L'adulte, qui est phytophage, exsude en cas de danger un liquide contenant un poison, la cantharidine. L'espèce est présente dans toute l'Europe.
Mylabre à bandes
Mylabris variabilis
Ce petit meloidae aux élytres orange tachés de noir est également appelé mylabre variable ou mylabre inconstant, de par les nombreuses variations possibles dans la forme de ces taches. Les élytres sont néanmoins le plus souvent rayés de deux bandes noires, tandis que leur fond est systématiquement noir.
La ponte s'effectue dans la terre. Les larves parasitent les pontes de criquets, alors que l'adulte se nourrit de pollen. Ce mylabre européen est présent dans les milieux ouverts du bassin méditerranéen et d'Europe centrale. En France, l'espèce est surtout présente dans le sud-est.
Mylabre à quatre points
Mylabris quadripunctata
Ce meloidae de petite taille possède des élytres rouges, avec pour chacun d'entre-eux quatre points noirs ainsi qu'une extrémité de la même couleur.
La ponte s'effectue dans la terre. Les larves parasitent les pontes de criquets, alors que l'adulte se nourrit de pollen. En France, cette espèce du nord du bassin méditerranéen et d'Asie de l'Ouest est uniquement présente dans le sud, avec une prédilection pour le sud-est.
Sténoptère roux
Stenopterus rufus
Ce petit longicorne élancé et velu est majoritairement noir, avec des rayures beiges sur l'abdomen. Les pattes et les élytres sont roux.
Les larves consomment du bois mort de feuillus, tandis que les adultes se nourrissent de fleurs. L'espèce est présente dans une grande partie de l'Europe, avec une préférence pour le sud.
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